Vit et travaille à Antibes (06600)
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Une
dominante de l'œuvre de la plasticienne Véronique Champollion
consiste à raconter
l'histoire de l'art à travers d'autres histoires sur des supports
issus de notre société de consommation : boites de conserves,
emballages divers, affiches de cinéma et surtout papier journal.
Ce faisant, analyse le critique Jacques Simonelli, elle réalise
une double opération : « condamner à durer, en les
figeant sous les couleurs et le vernis, les textes éphémères
de ces quotidiens, où se banalise avant de s’évacuer
dans l’oubli la misère d’un monde devenu dément
; forcer le trait pour donner à voir le dérisoire naufrage
de nos sociétés sous le flot des images et des discours
dévalués ».
Réalisés dans la même matière, sa série
en papier mâché de Blanche Neige et de ses nains devenus
innombrables, « offre une belle revanche à l’oralité première
des contes et des mythes, en leur donnant corps à partir de ces
feuilles où le langage écrit s’est exténué ».
«
Au pays des contes et de l’enfance, à l’heure où tombe
la rosée », poursuit le critique, « les nains se dirigent
vers la colline, difficile d’accès, où s’ouvre
l’entrée étroite de leur grotte. De re metallica
: ils vont, comme dans les gravures du vieil Agricola, visiter l’intérieur
de la terre, pour ramener dans leurs wagonnets puérils, non les
matières premières de nos industries méphitiques,
mais des trésors légendaires, pierres magiques, cristaux
baroques, métaux qui luiront aux coffres des pirates. Et leur
cortège mythique libère au passage tous les enfants des
mines, en nous-mêmes aliénés, ces légions
d’enfants grâce auxquelles, disait Charles Fourier, nous
vaincrons le vieux monde. ».
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