Vit et travaille à Nice
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Daï a un parcours de plasticien adepte de la figuration libre
derrière lui.
A la fois illustrateur, dessinateur, artisan d’art, ce Niçois né en
1948 a un matériau de prédilection, le bois, qu’il agrémente
des déchets divers trouvés sur les plages.
A l’aide de quelques lattes de palettes il a par exemple inventé une
famille de personnages longilignes, mélange de Buster Keaton et de Pierrot
lunaire qui contemplent notre monde avec une sorte d’étonnement.
A leurs côtés se décline tout un univers animé, parfois
articulé, où cohabitent d’étranges créatures
d’inspiration marine – sardines, poissons lunes – aux couleurs
acidulées dont l’humour n’a d’égal que la poésie
un peu désenchantée qui les habite.
Mais l’ imagination de l’artiste est vagabonde et peut aussi l’entraîner
vers d’autres rivages. Ainsi cette série de peintures sur toile
brute qui tisse une sorte de long poème où des hommes à faciès
d’animaux évoluent en compagnie de monstres improbables, comme échappés
d’un rêve aborigène…
« Daï », écrit un critique, « puise son inspiration
dans une sorte de banalité du quotidien d’où il tire avec
tendresse (et un remarquable sens de la composition et de la couleur) des images
très évocatrices d’un monde disparu ou en voie de disparition.
L’artiste frôle de très près l’art brut. Dubuffet
aurait peut-être trouvé que certaines de ses œuvres « font
appel au fond humain originel et à l’invention la plus spontanée
et personnelle ». |
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