Zani | Biographie | |
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J’ai
patienté – certains diront peut-être tardé
– avant de devenir sculpteur à plein temps. Ce n’est
qu’en 2010, depuis trois ans donc, à l’âge
de 42 ans, que je décide d’exercer ce métier passion.
Avant cela ? Disons que j’ai passé les vingt années précédentes à parcourir le monde et à me nourrir de belles rencontres. Ici, là-bas, et surtout ailleurs… Mes pièces sont le plus souvent de terre et d'émaux. Au fil des années, la céramique a en effet pris progressivement le pas sur d'autres média tels que le bois, le fer et la pierre. Je crois que c'est l'infinité des possibles qu'elle offre qui explique cette évolution. Peut être aussi car la céramique est sans doute la seule discipline alliant les quatre éléments : la terre que l’on pétrit, l’eau qui l’attendrit, l’air qui la sèche, et le feu qui la cuit. Mes sculptures sont généralement abstraites
mais cependant évocatrices des valeurs auxquelles je crois :
la tolérance, la paix et l’amour. Le tout relevé
d’un petit grain de folie et un zeste d’impertinence ! Je ne fais jamais de croquis préalable. Je ne couche pas non plus sur papier ou sur support numériques mes intentions. C’est à peine si je pressens, par l’instinct plus que par la raison, que « quelque chose » doit advenir. Ce quelque chose que les maîtres Kandinsky et Klee auraient qualifié, bien avant et mieux que moi, d’ « impérieuse nécessité » qui « préexiste à son auteur ». Dans ce processus créatif, je tente de faire la part belle à la surprise et même à l’accident. N’étant pas le prisonnier d’intentions préalables conscientes, j’essaie d’accueillir l’imprévu tel qu’il se manifeste et ce qui émerge me nourrit souvent bien plus que ce qui est planifié, ordonnancé, calculé et attendu. C’est aussi cette démarche qui m’a permis de faire mes plus belles découvertes : ici, une surépaisseur d’émail, là une terre craquelée car ayant séché trop vite, une température de cuisson non standard, etc… Il n'est pas rare, qu'une fois achevée, une
œuvre me murmure à l'oreille un conseil, une leçon,
une pensée. Ce n'est pas ma tête qui pense et mes mains
qui exécutent. Ces sont mes mains qui pensent et mon cœur
qui écoute. Et ce qu’il entend, je le transcris avec des
mots. | |