Sophie Losson, artiste niçoise issue de la Villa Arson, construit depuis plus de dix ans une pratique artistique étroitement liée à un langage qui ne se raconterait que par l'accumulation d'éléments formels.
Son travail est le résultat d'une organisation rythmique.
Cette façon quasi obssessionnelle de répéter, compter, enchaîner jusqu'à l'épuisement du sens lui permet d'aller au fond du geste pour tenter de le comprendre dans ce qu'il a de plus essentiel.
L'artiste utilise des matériaux différents pour chacune de ses installations : tissu, terre, pâte à modeler, pâte à durcir, mousse...
Ce qui l'intéresse avant tout c'est la confrontation étrange de ces matières où s'exprime sa sensibilité par des gestes simples reconnaissables pour tous : nouer, enfiler, tisser, coudre, filer, enchaîner, entortiller...

Par ses dessins, elle cherche et trouve les moyens qui prennent formes. Ils sont le laboratoire d'une pensée qui se veut plastique. Ce qui compte est dit en quelques secondes mais c'est le travail et la pensée qui le précède qui permettent la réalisation d'un dessin maîtrisé aussi juste que pertinent.
Ses formats supports sont très souvent de petites tailles. Elle dessine la plupart du temps dans des carnets, "carnets de bord", "carnets de voyage", carnets intimes où chaque page remplie la conduit à une autre et ce, jusqu'à l'essoufflement des formes dessinées.