Cette période voit le passage d'un travail sur la matière et la surface, de tendance abstraite, à l'élaboration d'un langage figuratif texturisé de la même manière que le travail précédent, par stratifications, incisions et grattage, matière de mémoire, mais lié cette fois à une lecture du paysage suscitée par des déplacements fréquents en Afrique et au Moyen-Orient (Mali, Namibie, Yémen, Lybie, Sahara marocain et tunisien, Ethiopie, Jordanie).

Elle invente ainsi une grammaire élémentaire et personnelle faite d'éléments significatifs liés aux arbres, aux pierres, aux tombeaux, aux habitats, précaires ou sacrés, qui font signe dans le paysage

Puis, de l'Iran à l'Inde apparaissent d'autres aspects d'architecture liés aux cultes (actuels ou disparus, temples, tours du silence…) traités parfois avec un certain humour.

Cette lecture du paysage la conduit à interroger actuellement les lieux de la Côte d'Azur elle-même où les traces préhistoriques nombreuses l'ont menée à un travail sur les Eves archaïques en même temps qu'à une méditation sur les lieux d'aridité, ces falaises majestueuses du bord de mer, de Terra Amata à Grimaldi, qui virent l'aube de notre humanité.
L'artiste transfère en couleurs, en formes, en rythmes, en gestes armés d'un outil graphique, le bruit des impressions, des émotions, des sensations premières et s'en réjouit comme un enfant.
Elle affirme une vision innocente, d'avant le péché originel de l'orgueil qui veut faire œuvre. Elle veut faire vrai avant de faire beau, et n'atteint de vérité qu'à travers la sienne, son propre "idiome".