Variation artistique autour du thème des mines de pierres précieuses à ciel ouvert telles qu’on les rencontre au Brésil, « Minas ô minas » est aussi la rencontre de trois femmes d’horizons lointains et différents, toutes trois résidant dans la région, qui posent chacune un regard sensible sur ce monde industriel et rude.

Pour Irène Hamilton, hollandaise canadienne dont l’enfance s’est passée en Amérique latine, les mines sont une plongée vers ses racines quand son père l’emmenait en escapade dans les mines de l’intérieur du Brésil.
Marquée par le contraste entre la joie de vivre des travailleurs et la rudesse de leur labeur, Irène Hamilton propose une peinture tout en ocre jaune, rouge, terre de Sienne, ambre, à l‘image de cette terre à nu noyée de lumière. Certaines œuvres ont été réalisées avec de l’acrylique sur papier kraft froissé, d’autres à l’aide de techniques mixtes telles que la cire, les pigments, l’huile, voire une pointe d’or ou de cuir …

Pour l’artiste ce souci de se rattacher à l’environnement premier ouvre la porte à des interprétations plus symboliques. Ainsi l’entrée des tunnels symbolise la naissance, la découverte de nouvelles émotions, de nouveaux savoirs ; l’intérieur du tunnel, immensité sombre et sans fin est à l’image du doute ou du désespoir ; la sortie vers la lumière marque le passage d’une phase à l’autre, d’une vie à une autre ; les échelles représentant l’aspiration spirituelle, le chemin à suivre.

Pour Karin Vasseur-Fellinger l’autrichienne, ce sont les objets qui jouent ce rôle de vecteur. Elle recherche les plus humbles, les moins nobles, les objets cassés, brisés –brouette, ciseaux, pot de fer – et leur confère une âme par un lent travail de glacis et de recouvrement où la matière domine. « Plusieurs couches de glacis à l’acrylique et de pigments broyés se superposent sur la toile et la rendent rupestre. Le regard trouve écho dans des émotions brutes. Il y a toujours la question de la surface, des pigments, de l’espace, des contrastes, de la forme, et surtout de la subjectivité à l’état pur, intime et secret.»