Entre quatre vingt et cent milliards d’humains sont passés sur Terre depuis que la Terre existe. Pour dire que l’humanité est une et indivisible, pour montrer que les humains sont tous enfants d’une même origine, do delaunay a créé en 1996 à la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette à Paris "Le Premier Œuf", une installation d’œufs et de sables qui matérialise cette estimation de l’INED (Institut National d’Études Démographiques).
C’est une figure de 36 cases de sables blancs et ocre sur laquelle sont disposés des œufs ocre et blancs. Au centre, un œuf d’autruche est Le Premier Œuf. Sur la première case deux œufs, puis quatre sur la deuxième, huit sur la troisième, et ainsi de suite… Au long de cette progression, les coquilles se fragmentent. Sur la trente sixième case, il y a symboliquement 236 œufs, soit plus de 68 milliards. Les Terriens d’aujourd’hui sont donc en train de remplir la 37ème case. Celle sur laquelle est inscrit "maintenant vous êtes ici". Celle où le Terrien visiteur est invité à passer pour donner corps et présence à ce monument éphémère, hommage à la succession des générations dans le temps.
La reproduction humaine est au cœur de ce dispositif. Reproduire "Le Premier Œuf", c’est aussi affirmer la féconde créativité de l’humain, l’éternelle et inlassable capacité de création des Terriens.
12 ans plus tard le Premier Œuf reprend donc vie à la Médiathèque communautaire de Valbonne Sophia Antipolis, sous le titre « Si l’Humain m’était compté ». Chacun des visiteurs est invité à remplir la 37ème case du 9 janvier au 9 février 2009…
Une exposition performance qui est aussi un regard sur l’origine et la multitude, une poésie des nombres qui disent l’unité indivisible de l’humanité et son nécessaire respect.
Un monument éphémère et fragile
pour marcher sur les œufs de la Terre.

Peintre et plasticien de formation scientifique et menuisière, do delaunay créée depuis plus de dix ans des sculptures à base de coquilles d’œufs.
Travail sur la création et la reproduction, inspiré de pratiques primitives mais résolument contemporaines,
ces" dispositives" d’œufs disent le fragile du vivant, la poésie de l’éphémère et la mémoire originelle
de la présence au monde.