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«Le Voile Levé»
Peintures de Claudie Poinsard
Du 21 septembre au 14 octobre 2007
"Lever le voile sur la vision exclusive et réductrice du beau" et dévoiler l'insaisissable... tel est le propos de cette nouvelle série de peintures de Claudie Poinsard, plasticienne franco-camerounaise, formée à la Villa Arson, dont l’œuvre s’articule autour de la thématique du corps et de la mémoire.
Vernissage le vendredi 21 septembre à 18h30

Ouvert tous les jours de 14h à 18h et le week-end de 10h30 à 12h30 et de 14h à 18h en présence de l'artiste.
Salle Saint-Esprit, abbaye de Valbonne, Valbonne Village.
Voir l'expo
"Plaire… Etre vu… Etre regardé… De tout temps le corps a été l’objet d’une représentation normée qui se posait comme standard esthétique du beau.
Dans le monde surmédiatisé qui est le nôtre, la spirale du désir de séduction atteint des sommets. L’enveloppe corporelle est devenue le centre de toutes les préoccupations. Et dans cette quête effrenée, le corps doit pour plaire se plier à toutes sortes de critères de séduction standardisés.
Notre regard ne cherche plus la vérité dans l’autre, mais la conformité à une image devenue le nouveau canon de beauté. Et peu à peu chacun de nous se met à souffrir de ne pas savoir ressembler à cette image projetée partout.
Cette vision exclusive et réductrice du beau est finalement devenue un voile jeté sur le vivant. Mais ce que l’on masque, ce que l’on veut cacher resurgit toujours derrière les apparences. L’usure du temps rend palpable la fragilité de l’être et met à nu la part monstrueuse de ce corps qu’on voudrait modéliser comme un objet. Et bien plus encore, elle nous oblige à faire face à ce sentiment qu’on redoute au plus profond de nous : la peur de la mort. « Le beau est destiné à voiler le désir de mort en tant qu’inapprochable » (Jacques Lacan).



Dans mon travail sur « Le Voile levé », c’est cette lutte entre séduction et rejet qui m’a passionnée. Fascinée par ces images de magazines, je me suis mise à découper ces reflets de l’industrie de la mise en beauté éphémère du corps. Prise par un besoin impératif d’aller voir derriere, je les ai détournées de leur fonction première pour tenter de « lever le voile » sur la part cachée de ce qu’elles révèlent. J’ai « mis en pièces, mis en doute » ces corps magnifiés pour essayer d’en extraire la substance intime.

Collages… Matières… Couleurs…. Graphismes… J’ai tenté de tout bousculer pour faire ressortir un nouveau visage, un nouveau corps… J’ai introduit de la décomposition là où il y avait composition, du désordre là où il y avait de l’ordre, des déséquilibres là où il y avait des repères… Une sorte de puzzle à l’infini , de fenêtres ouvertes sur une nouvelle histoire, de sens possibles… Pour enfin faire émerger un nouveau corps, trouver une nouvelle représentation vivante et périssable de cette enveloppe que chacun de nous habite…

L’humain se distingue d’un quelconque objet. Chacun est singulier et nous n’échappons pas à la pourriture de la chair. Ce que nous cherchons à fixer, à figer, à limiter est en fait insaisissable et sans cesse nous échappe."

Claudie Poinsard

L'Art Tisse - Artothèque - 14, rue de la Fontaine (ancienne Mairie) 06560 Valbonne - Tél : 04 93 42 04 56 ou 06 82 09 88 21