Ainsi c'est à partir d'une fascination pour les galets que Bernard Reyboz a inventé ses "monolithes", volumes de résine et polyester de toutes formes et de toutes dimensions qu'il a d'abord enrichis de symboles et d'écritures avant de les recouvrir de terre et de les inscrire à nouveau dans le paysage.
De même c'est en partant d'une observation photographique des haies végétales taillées ou sauvages, « façades épaisses dans lesquelles on peut plonger ses mains ou enfoncer son corps », que l'artiste a créé ces "textures" ou "champs de percussions", qui reproduisent à l'aide de découpage et de juxtaposition de feuilles de métal, la même sensation virtuelle que le feuillage par un jeu de vibrations optiques…

Pour Margaret Michel, plasticienne d'origine américaine, ce sont ses "trouvailles", objets de récupération de toutes sortes, qui constituent le substrat même d'où surgiront ses sculptures cinétiques.
Passionnée par les relations que l'homme entretient avec les autres et avec son environnement, Margaret Michel excelle dans les alliances forcées entre des éléments naturels ou quotidiens et des éléments de la technologie moderne qui les soumettent à d'implacables lois mathématiques.
Ainsi, cette machine à écrire automatique qui couvre le mur de graffitis improbables, ou cette "Frankenchaise" qui se déplace toute seule, ou encore cette "Muse Aimant" dont l'émoi amoureux est illustré par la résonance magnétique d'une poignée d'aimants.
Le résultat, aléatoire, poétique ou plein d'humour pose également des questions essentielles au spectateur : l'ignorance des conséquences de nos actes, la marche implacable du temps, les forces régénérantes de la nature ou encore la disparition graduelle de la diversité du monde qui nous entoure…

Patricia Civel